Des entreprises qui réduisent leurs dépenses de formation … Ce qui n'affecte pas l'ensemble des organismes de formation, au moins dans les derniers chiffres connus (2010)… Depuis, beaucoup d'eau est passée sous les ponts…
Du côté de la dépense, pas de quoi se réjouir : si elles ont baissé de 2,9 % en 2010 (source annexe formation du projet de loi de finances 2013), on peut s'inquiéter, la crise s'intensifiant, du niveau qu'elles auront atteint en 2011 et plus encore en 2012. Car c'est une des spécificités du marché de la formation… que de se rendre visible deux ans après à la bataille !
Ce sont les dépenses de formation des salariés qui sont les plus touchées : moins 4% quand celles des jeunes augmentent de 1%. Solidarité intergénérationnelle : on ne s'en plaindra pas, même si l'offre agite le risque d'un mauvais calcul de la part des entreprises : les dépenses formation conditionnent la fameuse compétitivité de demain. Sans doute vrai, partiellement : un retraitement aussi est en cours, avec des transferts, certes encore marginaux, de la formation traditionnelle vers le e-learning et la formation mixte qui n'apparaissent pas toujours dans les dépenses de formation.
Il n'empêche : ces dépenses n'avaient pas baissé d'une année sur l'autre depuis 2002… Une baisse qui égratigne aussi les OPCA (moins 1,5% des collectes au titre du plan de formation). Quant au DIF : la montagne continue d'accoucher d'une souris (une fratrie déjà conséquente) - il a bénéficié à 6,4% des salariés… On reste songeur sur l'effet d'une cause qui a mobilisé autant d'énergie.
13,1 milliards d'euros, soient 41% de la dépense totale (Etat et Régions compris), dépensés par les entreprises : il reste tout de même de quoi faire… D'autant que les dépenses de l'Etat ont connu dans le même temps un hausse de 7% (soluble dans la politique générale de réduction des dépenses ?).
Dans le même temps, toujours selon le "jaune budgétaire", les revenus des organismes de formation ont augmenté de 9,9%, dont 49% réalisé par les organismes privés à but lucratif… Lesquels ont vu leur chiffre d'affaire grimper de 13 %… à comparer au 4,5% annoncé par la FFP, principale organisation représentative du secteur. On s'explique mal cette différence. La FFP donne d'autres indications utiles : 1% de ses adhérents dépassent 3 M€ de revenus par an, réalisent ensemble 44% du total de la Fédération alors qu'ils n'ont formé que 31% des 22,6 millions de stagiaires (preuve d'une moindre prise aux baisses des prix), un groupe qui a par ailleurs enregistré 19% de croissance de son CA.
à l'autre extrémité, plus de 80% des adhérents de la FFP réalisent moins de 150 K€ de chiffre d'affaires.
La crise dira qui sont les plus vulnérables, des 'majors" ou de ces petites structures.
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